(Mercredi 24 : visite du camp de la relégation de St Jean du Maroni...on n'est que 2, balade de 2h30...trop de choses à raconter, là encore le mieux est d'aller constater soi-même sur place.)
L'antenne de St Laurent du consulat du Suriname n'étant ouverte que 2 jours tous les 15 jours, il faut se précipiter sur l'occasion quand elle se présente. Réveil, sur place à 9h30 : grave erreur, elle ouvrait dès 9h ! Plein de gens poireautent devant la petite porte, attendant le bon vouloir de l'agent de sécurité qui gère LA porte et qu fait la pluie et le beau temps. Un sourire de travers et on est recalé. Mais nous, on a été pistonné, on sait qu'il faut frapper et demander un ticket, sinon au bout d'une demi heure de queue on apprend par les autres qu'il fallait demander un ticket. bref, on obtient le numéro 26. 10 minutes plus tard, il appelle le numéro 6, on a donc du temps devant nous. Apparemment c'est tranquille aujourd'hui, "vous auriez vu le monde rien qu'à la dernière permanence, c'était encore les vacances, ils n'ont pas pu prendre tout le monde".
11h30, c'est fait, on passe le récupéer demain.
L'après midi, on décide d'aller explorer du côté de Javouhey, la colonie fondée par la dame citée précédemment, et qui est occupée aujourd'hui essentiellement par les Hmongs, réfugiés du Laos. Peuple travailleur et cultivateur, ils fournissent la quasi totalité de la production de légumes de Guyane (le reste venant du Suriname par exemple, avec plein de pesticides youpi !). C'est du moins ce qu'on nous a dit. De plus, pour l'instant, on n'a pas encore rencontré un seul champ de légume.
Arrivée à Javouhey, donc. Pas dans le village, mais "hop tiens une petite route sur la droite on va voir jusqu'où on peut aller. Enfin route...une piste, quoi, il faudrait presque avoir la carte IGN pour calculer le dénivelé entre les bosses et les trous.
Voiture garée avant le trou qui lui semble vraiment non pratiquable, on continue à pied (tiens, une maison se situe juste après avec un citroën berlingot garé devant, il doit changer ses amortisseurs toutes les semaines !).
AH! DES CHAMPS ! On retrouve en effet des trucs qu'on voit sur les marchés, comme notamment :
Les haricots de 1m de long (un bébé ici !)
La famille du haricot en question
Des "ananassiers !" (sisi, agrandissez la photo, ceux du centre ont leur fruit au dessus de la "rosette de feuilles" !)
les fameuses pastèques qu'on croise à tous les coins de route
Un récupérateur d'eau design
Un "oranger"
Après ces périples fruitiers, nous allons jeter un oeil au village qui est assez mignon car les gens entretiennent leurs maisons, il y a des fleurs plantées devant chez eux un peu comme chez les amérindiens. les maisons sont en bois ou en dur, presque pas en tôle. photos volées :
Au retour, nous allons faire une balade nature non loin près du relais d'Acouary. Bizarre, plein de vieilles baraques en ruines squattées (style colonial ?), un vieux chateau d'eau rouillé. On peut apercevoir un reste de peinture "terrain militaire" sur une des maisons. un grand buste d'Anne Marie Javouhey avec des fleurs. Un cimetière à l'abandon, perdu dans les bambous et recouvert de feuilles. Premier emplacement de la colonie ?
l'église "abandonnée" du groupement de bâtiments.
Un sentier nous inspire, on l'emprunte. On y voit de nombreux habitants, animaux et végétaux.
Le sentier descend pour arriver au bord d'un rivière (avant d'arriver là ou c'est dégagé où il y a des bateaux, on ne sait pas qu'on longe une rivière). On y observe quelques minutes une famille de saïmiris malicieux, qui après s'être aperçu de notre présence désertent les lieux rapidement.
Yann et Amandine, nouveaux amis locaux, nous font découvrir la crique crevette, située sur la route d'Apatou.
Après quelques minutes de marche sur un sentier fraîchement déboisé, nous arrivons sur les lieux. L'eau est rouge, signe qu'elle est ferrugineuse.
C'est la première fois qu'on a réellement froid : en effet, le ciel est couvert aujourd'hui, il fait bon, et l'eau est froide : on a donc froid dans l'eau.
Prenons le sentier pour aller encore un peu plus bas. Il faut passer sur un petit pont de bois.
Le matin, visite du lycée d'Hélène. La proviseur nous reçoit, elle peut nous consacrer du temps, il n'y a pas d'électricité dans son bâtiment. Salles sympas, seul problème étant la chaleur (préfas en bois avec toit en tôle...c'est un lycée provisoire qui a déjà plusieurs années, il devrait être construit en dur dans 4 à 5 ans...le site n'est toujours pas trouvé). Seulement 28 élèves par classe, ah c'est bien ! Par contre statistiquement il n'y en a qu'un dont le français est la langue maternelle...et certains ne savent presque pas lire ou écrire.
15 h : visite du camp de la transportation (bagne) de St-Laurent : choquant, poignant. Conditions de "vie" pitoyables. A fonctionné jusqu'en 1953.
Plus tard, approche de la rhumerie St Maurice mais qui ne se visite pas. on peut acheter du rhum sur place (livraison minimale : 6 litres !).
On s'enfonce sur une route de forêt située non loin, pour une première approche de la vraie forêt profonde. On sort de la voiture pour faire 100m à pied : les sons de la forêt sont assez indescriptibles : hypnotique, inquiétant et relaxant à la fois...On voit notre premier morpho, papillon géant bleu scintillant emblématique de la guyane.
A Bamako, le dimanche, c'est le jour des mariages, comme chacun le sait. Et bien à Saint Laurent, le samedi, c'est le jour du marché. Bon, d'accord, c'est aussi presque tous les autres jours mais le samedi c'est le plus gros. Nous nous sommes donc rendus sur la place...du marché.
Le bâtiment, c'est le bâtiment du marché. A l'intérieur, on sert surtout de la nourriture, il y a des tables et les gens peuvent s'assoir pour manger et discuter.
A l'extérieur, il y a plein d'étals colorés.
un tyran qui se dore la pilule
des fleurs
Cet après-midi, nous sommes allé faire un tour au village amérindien de Terre Rouge au sud de St Laurent.
Tout d'abord, on se gare au bout du village, fin de la route qui nous amène devant le Maroni. Sortie de voiture, on descend quelques marches pour apercevoir ce spectacle :
Si eux ils le font, pourquoi pas nous ? On teste l'eau qui est à notre goût, puis on va se changer à côté de la voiture.
C'est quand même assez tranquille...
On peut observer des épiphytes qui font leur vie au dessus de nous.
Après le bain, on visite un peu le village. Des filles jouent au foot sur le stade "municipal".
Un crapaud malchanceux a traversé la route principale du village au mauvais moment. Pour ne courir aucun risque, il vaut mieux faire son nid en hauteur.
Les rues secondaires sont calmes, et on comprend aisément d'où vient le nom de la localité.
Le temps d'observer les différentes fourmis et c'est l'heure de rentrer...
Commentaires