Comme signalé précédemment dans le blog, d'après la fameuse chanson d'Amadou et Mariam, le dimanche, à Bamako, c'est le jour des mariages. Et bien, figurez-vous, (à chanter sur la mélodie de la chanson), le dimanche, à Cacao, c'est le jour du marché (oui par contre il n'y a que la première partie de la phrase qui rime).
C'est une institution ici, tout le monde nous en a parlé alors forcément il faut venir voir. De plus, il n'y a que le dimanche que l'on peut visiter les locaux de l'association "le planeur bleu", dont la description sera faite un peu plus loin.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom, Cacao n'a rien à voir avec le cacao (enfin pas que je sache pour le moment). Ca a été le premier village hmong de guyane, fondé en 1977. D'après ce qui se dit, ils n'ont pas été très bien accueillis en guyane, on les a envoyé dans la forêt un peu pour s'en débarasser mais manque de bol comme ils sont travailleurs et connaissent bien le sol et le climat ils ont réussi à se développer et vivre de l'agriculture.
Quelques vues de Cacao :
Conclusion : maisons en bois souvent "sur pilotis" où l'habitation se fait à l'étage, tandis que le rez de chaussée sert de dépôt/débarras en tout genre. Comme déjà signalé pour Javouhey, le village est plutôt propre et il y a des plantations devant les maisons. Si vous plissez les yeux, vous pourrez remarquer que chaque famille dispose d'un petit véhicule utilitaire avec un plateau à l'arrière, on peut facilement deviner qu'il les utilisent pour transporter leurs récoltes. Généralement quand ils se déplacent avec, il y a toujours une, deux, trois ou quatre (ou plus !) personnes sur le plateau.
On peut aussi voir ça
Bref, on vient ici pour le marché, fameuse attraction qui attire de nombreux métropolitains. Ce qui fait la différence avec les autres marchés, c'est les broderies et les spécialités culinaires. Il faut obligatoirement déguster la soupe locale.
il y a 3 types de hmongs : les catholiques, les protestants et les animistes. A 9h, on peut entendre de loin les protestants chanter dans leur temple, ça avait l'air joyeux. Voici l'église.
Autre fameuse attraction du dimanche, c'est le "musée des insectes" comme il est couramment appelé. L'association "le planeur bleu" a été créée par l'instituteur de l'école publique du village, passionné d'entomologie et de bien d'autres choses. Passionné, ça se voit car il fait des visites guidées d'une heure de son musée en y mettant toute son énergie.
Il y a une partie collection d'insectes, avec notamment les papillons
les planeurs, plus gros papillons de jour !
des morphos bleus
des "comètes"
ou encore coléoptères, hyménoptères, etc...
Il y a aussi une fameuse collection d'araignées (mygales surtout) et de scorpions vivants, dont il fait galoper les plus doux sur sa main et ses bras (plus de piles pour l'appareil photo à ce moment, arg !). On peut ainsi observer la fameuse matoutou guyanaise, douce comme un agneau, qu'il retourne à volonté pour nous montrer ses chélicères.
Bref, on apprend tout du mode de vie et de la dangerosité ou non des insectes, arachnides et mille-pattes du coin, ainsi que des problèmes écologiques qui leur sont liés (chasse, trafic, déforestation...).
Mais dans le musée, il y a aussi une partie archéologie dans laquelle on apprend des choses sur la culture noir-marron et amérindienne et dont on peut voir des objets d'art et de vie courante.
Il expose aussi quelques collections atypiques commes les pièces, billets de banque et bons au porteur guyanais à travers les âges.
Si on veut être tranquille, il faut y être dès l'ouverture à 9h car après ça se remplit vite de monde. On a quand même passé 2h là dedans.
Voici le maître des lieux en train de faire la deuxième visite du matin. On peut aussi faire visite libre mais on est vite happé par ses explications.
Une autre attraction du coin, c'est le potier, qui fait la conversation à lui tout seul pendant qu'on le regarde travailler.
Après une matinée épuisante, on peut aller se rafraîchir dans une petite crique du sentier molokoï non loin de là.
sans soleil
avec soleil
L'action de l'eau permet de dégager des gros blocs de roche volcanique de l'argile latéritique
Sur le sentier, on peut apercevoir des pièges à papillon
En soirée, nous repartons de Cacao pour aller passer la nuit en carbet à l'improviste au bord de la rivière du coin, la Comté, au "domaine de la loutre".
Le premier challenge consiste à accéder à l'embarcadère où la maitresse des lieux vient nous chercher en bateau. Pour cela, il faut emprunter LA piste. Ca commence tout doux, puis des petites crevasses apparaissent, puis on arrive à des ravines d'un mètre qui zigzaguent au milieu de la piste avec une pente de 40 degrés.
A côté de ça, les pistes autour de Cacao dont voici deux extraits, c'est de la rigolade.
une partie de la piste pour aller à l'embarcadère :
On se dit que ça ne passera jamais, qu'ils sont fous ici, on sort de la voiture pour évaluer le terrain, on rerentre, on ressort pour être bien sûr, et puis aller hop on y va il faut bien de toute façon et il y en a d'autres qui sont déjà passé par là. Au final ça passe, on se dit qu'on arrivera jamais à remonter, mais la suite nous prouva que si. On comprend les gens qui ont des 4x4.
Le long de la piste, on longe un petit moment 2 jolis marais (route de 2m de large avec des trous, un marais de chaque côté, très rassurant).
Après ces passages difficiles,on savoure le reste, à savoir :
la balade en bateau
La nuit en carbet, au frais (il faut le duvet !), sans moustiques, avec les singes hurleurs qui font leur hululement d'outre tombe quelques instants dans la nuit.
Le soleil levant
l'observation des toucans (détail en dessous)
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le fleuve au matin
la balade en kayak dans une crique
petite épiphyte qui pendouille
le criquet envahisseur de l'espace (effet pare-brise)
Commentaires
Un an c'est déjà très large pour planifier un voyage !
Magnifique.
Va falloir rester plus d'un an, qu'on est le temps de venir vous voir